dimanche 14 juillet 2013

Islande - Partie I: Hörnstrandir


Au matin du mardi 25 Juin, nous atterrissons à l'aéroport de Keflavik, à 50kms de Reykjavík.
Le transfert en bus dans la capitale nous donne un avant goût austère du pays: champs de lave plus ou moins recouverts de mousse à perte de vue.
Il nous reste quelques heures avant de prendre un vol interne en direction d'Isafjorður dans l’extrême Nord Ouest du pays. De là commencera la véritable première partie du voyage avec 5 jours de rando dans la péninsule du Hornstrandir
En attendant, nous déambulons entre cathédrale/navette spatiale et Harpa (nouvelle salle de congrès et de culture à l'architecture dont l'héxagonalité de la structure est inspire des orgues basaltiques, véritable symbole de l'Islande). Capitale à taille humaine ( 200 000 habitants en comptant large), gens décontractés, météo clémente, il semble bon y vivre.




En soirée nous arrivons donc à Isafjorður et à son petit aéroport niché dans un joli fjord:


Le camping est vraiment tranquille, il fait beau, bref, jusqu'ici, c'est facile l'Islande...

Mercredi 26 Juin:
Le temps de faire 2,3 courses (gaz, mais pas de bouffe... on y reviendra) et d'acheter les billets et nous voilà partis pour 5 jours en autonomie dans le Hornstrandir.


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 Le bateau nous dépose à Hesteyri, endroit le plus peuplé de la péninsule (avec 3 baraques et, luxe, un café!)
 Bien guronsés par tous les transports et le besoin d'action, on part pour une grosse première étape. Il est 15h15, il fait beau donc feu! (la nuit est inexistante de toutes façons)
 La "ville" d'Hesteyri


Premier constat, il y a vachement de neige encore (jusqu'en bord de mer de ce côté)
Deuxième constat: ça va plus vite sur la neige donc c'est tant mieux! (neige portante de type névé, enfoncement en baskés de qqs cms)
 Premier col, et première bascule vers un nouveau fjord qui donne sur le versant nord de la péninsule.
L'itinéraire suivi est visiblement peu parcouru: pas de sentier, qqs cairns de temps en temps. Pendant 2 jours, nous ne verrons personne...

De ce coté, la neige est moins présente et la végétation plus éclatante
 Le second col de la journée, en face, est en vue:
 Mais pour en atteindre le pied, il va falloir se les mouiller!
 Baptême de gué: les 10 premières secondes, ça va, les 30 suivantes sont vites douloureuses: la P....te!, c'est froid!
 Remontée sous une lumière qui n'a pas fini d'être crépusculaire
 10 minutes plus tard, il pleuvine, c'est vite moins drôle
Dernier col de la journée (soirée)
 Nous dormirons sur la côte juste après le sommet assez raide

 Premier renard arctique. celui ci est bleu car brun, si il avait été bicolore il aurait été blanc (ou arctique ou polaire (ou boréal à la limite.) Si je suis pas clair, c'est que cela ne l'est pas...
 Là pas de soucis, ces cygnes sauvages sont blancs et leur petit suit.
 22h, il est temps de planter la tente!
 23h30: ce qui est nul avec le soleil de minuit, c'est qu'il faut attendre minuit...
Et pis ça caille... la technique du renard rouge s'impose...

Jeudi 27 Juin:
Lever vivifiant avec un bon gué des familles

 Ca c'était 3m avant que je n'en ai jusqu'au cul ([karo:]et comme moi j'avais peur qu'il soit emporté par le courant monstrueux, tétanisée, je n'ai pas pu prendre de photos ;-))

Une fois la première partie de la côte longée vers l'Est, nous quittons le bon sentier pour rester au plus près des côtes


On va remonter toute la crête, toujours en surplombant les falaises


Les falaises sont recouvertes de mousse fluo et les oiseaux sont ici par milliers (Fulmars boréaux, Macareux et autres Guillemots)
 Renard bleu blanc brun arctique sur les bords et pas dans sa prime jeunesse
 Descente à vue du dernier col, pas de trace ni cairn, finalement ça passe tranquille
Dernier gué facilité par le bois flotté ramené par l'océan
Le soir, après le repas bien mérité, on se dit qu'on a vu un peu juste niveau bouffe, et que cela sent le rationnement pour les 3 derniers jours.... 80g d'avoine le matin et 80g de polenta le soir avec entre les 2 quelques amandes et 1 barre de céréales, ça fait pas lourd! [Karo:]Heureusement, une tablette de chocolat de 200g s'était glissée dans mon sac (après la pesée réglementaire) et le thé du soir en était ainsi agrémenté (on a largement battu le record de temps de survie de la dite plaquette)

Vendredi 28 Juin:
Comme on a bouclé les trois premiers jours en deux, on s'octroie une petite journée de repos, durant laquelle nous irons juste repérer le passage de gué pour le lendemain.
Ca passe facile, certes le gué est large (au moins 50m) mais il est peu profond et son sol est sablonneux. Surtout, il nous évite un détour d'une heure, l'option est toute validée pour demain!
 Notre crédo ("il fait beau=> feu!") pour ces 5 jours s’avèrera le bon car grâce à notre journée d'avance, nous avons pu passer le reste de la journée pluvieuse au sec et miser sur la belle journée du lendemain pour faire la sortie. On profite aussi de cette journée de peu d'activité pour faire des économies sur notre stock de nourriture, on se rationne un peu et on se gave de thé (le gaz étant la seule chose dont on ne manquera pas!)

Samedi 29 Juin:
Départ assez matinal (7h30) car nous avons été réveillés par le soleil et dans ces coins sans ombre, il fait vite une chaleur étouffante sous la tente.
Le passage du gué repéré hier, à la mi-journée et par beau temps, a été plus difficile ce matin car à l'ombre et avec 10° de moins, ben ça pique les mollets toute cette eau froide.
Peut-être la plus belle journée de tout notre voyage, on a bien fait d'attendre et de ne pas y aller hier (rappel, hier après-midi, il a plu!)


Ce renard affute sa stratégie alimentaire, il vient chiper les œufs des oiseaux pour s'en faire un festin mais ce n'est pas sans risque, il s'aventure quand même au dessus de falaises de 400m au rocher mal cuit et bien branlant.


Une tribu de guillemots.

Des oiseaux par milliers, ça fait un raffut pas possible

Matt a beau s'étirer au maximum, il ne parvient pas à toucher les deux extrémités de notre sortie du jour, le Hornbjarg semble bien loin tout au bout de sa péninsule.
Pour fêter cette  réussite, on s'autorise à taper dans le stocks de lyophilisés et on s'offre un vrai repas de midi, peut-être passerons nous la barre fatidique des 1500kcal par jour et par personne.
Matt commence à rêver de Buffalo Grill...

Dimanche 30 Juin:
On repart avec tout notre barda pour passer le col et basculer sur l'autre rive où le bateau vient nous chercher le lendemain.

Derrière moi, le fjord de Hornvik avec son cap Horn et sa fameuse falaise aux oiseaux, d'où l'on vient.
Devant Matt, le Veiðileysufjörður, où l'on va.
Au fond, les montagnes ont toutes l'air d'avoir été coupées à la règle, presque toutes culminent à la même altitude, 700m.
Le contraste des couleurs est  saisissant, le vert fluo côtoie le blanc et noir.

Grand beau temps, peu de vent et hop, on tombe le haut et on en profite pour un brin de toilette.
La vue depuis notre bivouac, pas pire

 Je parfais ma technique de glaciairiste au niveau de la mer et en sandales

Lundi 1er Juillet:
Ce qui est bien avec les islandais, c'est qu'on peut compter sur leur ponctualité! Le bateau arrive avec 15min d'avance, petit coup de speed pour replier la tente. La manip de débarquement des nouveaux et embarquement prendra 5min, ils maitrisent leur sujet, pas de doute.
De retour à Isafjorður et son joli musée des vikings. Nous ce qu'on s'empresse d'aller visiter, ce sont les rayons du supermarché!! Manger, on ne pense qu'à ça depuis 24h.
Une fois rassasiés, nous passons l'après-midi à la piscine (moins chère que la douche du camping, bain chaud, sauna et café en plus) pour se détendre et faire un bon nettoyage. La soirée se passera au resto avec un menu "surprise du chef" a base de produits régionaux et agrémenté de vin Sud-Africain (ben oui, la vigne, ça pousse pas sous serre)

Back à Rejkyavik en attendant une deuxième partie du voyage plus "volcanique"...

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